Mimizan avenir

CONCESSION DES PLAGES: ENQUETE PUBLIQUE

CONCESSION DES PLAGES: ENQUETE PUBLIQUE

Les élus de l’opposition ont souhaité s’exprimer dans le cadre de l’enquête publique sur le transfert de l’Etat vers la commune de la gestion des occupations temporaires du domaine public maritime. Cette enquête s’est déroulée sur la période du 5 septembre au 5 octobre.


Marie France Delest au nom des élus de l’opposition a remis un courrier traduisant toutes nos interrogations sur cette décision si elle ne s’accompagne pas d’une analyse et de préconisations précises liées à la fragilité du milieu et à la destination de nos plages.

 

Marie-FranceDELEST

 

Au nom des conseillers municipaux de l’opposition

Mimizan le 04 10 2011

 

OBJET :Enquête publique du 5 septembre au 5octobre2011 sur la concession des plages

 

Monsieur le commissaire enquêteur,

 

La commune de MIMIZAN souhaite acquérir la concession de plage ce qui est possible depuis la loi de 2006. Elle souhaite étoffer l’offre de services pour la population fréquentant les plages et améliorer l’aspect esthétique et architectural des cabanons actuels.

 

Gérer une concession de plage reste un exercice difficile où 2 réalités s’affrontent : les arguments économiques et les arguments environnementaux. Etant souvent opposés il faut donc avoir une ligne claire pour respecter l’équilibre entre ces deux mondes.

 

Les propositions de la commune de MIMIZAN Elles sont très floues quant à l’évolution de cette zone, le dossier est pauvre et se borne à rappeler les textes en vigueur. Il n’y a aucun plan d’aménagement clair et précis proposé à la fois sur les plages et sur la corniche du courant. De plus, la plage sud est une plage dégraissée avec des escaliers fréquemment arrachés, la mer ayant pris l’habitude de venir en pied de dune lors de forts coefficients ou de mer agitée même en plein été. Ces éléments ne sont même pas abordés dans ce dossier.

 

A l’heure actuelle, l’impact des structures existantes est très limité sur l’environnement du fait de leur petite taille (100 m² pour les écoles de surf, moins de 50 m² pour les buvettes) et de leur petit nombre (6 au total). Le nombre des nouvelles structures proposé est certes faible (2 ou 3 éléments supplémentaires), mais la règle des 20% pourrait permettre dans l’avenir de modifier totalement le paysage de nos plages en dégradant fortement l’environnement et en transformant nos pieds de dune en zones commerciales.

 

L’architecture et l’harmonisation des cabanons est un argument, mais aucun modèle n est proposé. Il y a aussi beaucoup d’incertitudes quant aux nouvelles activités et structures proposées. Par ailleurs, en dehors d’un club de plage, les services évoqués ne paraissent pas des atouts touristiques majeurs pour le développement de la station, car juste en arrière des plages il existe un grand nombre de commerces et restaurants.

 

La gestion par la commune sera assurée par une commission municipale dont la composition n’est pas connue. Il nous parait indispensable vu la fragilité de cette zone de pied de dune et la nécessité de préserver notre environnement que cette commission soit composée, à côté des élus, de spécialistes du littoral (membres du GIP, de l’observatoire du littoral) pour apporter des compétences que n’ont ni les élus, ni les services techniques municipaux . De ce fait, nous proposons qu’ avant toute décision une expertise soit demandée à l’observatoire du littoral qui pourra fournir les éléments indispensables à la gestion, la surveillance et l’ évolution de cet espace, mesurer l’impact sur l’environnement et établir un cahier des charges strict pour les sous-traitants (surface, hauteur composition des édifices, etc.) Cette expertise aurait dû d’ailleurs à notre sens faire partie du dossier déposé par la commune de Mimizan.

 

Nous rappelons ici seulement certaines obligations incombant au concessionnaire (la commune de MIMIZAN) : -préservation des sites et des paysages du littoral et des ressources biologiques,

-équipement et l’entretien de la plage, -conservation des parties littorales,

-réparation des conséquences de l’érosion.

 

La commune de MIMIZAN reconnait elle-même dans ce dossier que la création d’une rampe d’accès handicapés serait néfaste à la préservation du milieu naturel et dégraderait le cordon dunaire. Il est surprenant de ce fait qu’aucune étude d’impact sur l’environnement n’ ait été réalisée sur les conséquences de l’installation en pied de dune de structures plus ou moins lourdes de restauration notamment (structures dont même les fondations doivent être démontées chaque année ), dégâts qui peuvent à notre sens être bien plus sévères qu’ une rampe handicapée. En conclusion, la demande de concession de plage de MIMIZAN est louable, mais le dossier présenté est minimal avec beaucoup trop d’inconnus.

 

Un schéma d’aménagement détaillé et un cahier des charges déjà établi seraient des garde-fou contre une commercialisation excessive de cet espace qui doit rester un espace le plus naturel possible ouvert à tous et dont la vocation première reste avant tout ludique (promenades, bains de mer et de soleil, détente et activités sportives). Le volet environnemental est par ailleurs à peine effleuré et les garanties sur ce plan-là paraissent insuffisantes. Il est important de préserver l’aspect actuel de nos plages (joyaux de notre station) et que la commune de MIMIZAN s’entoure de compétences qui lui manquent en se rapprochant des structures compétentes dans la gestion du littoral.

Monsieur le commissaire enquêteur je vous demanderais de prendre en compte les remarques que nous avons faites sur cette enquête publique et d’amender de manière significative le dossier de la ville de MIMIZAN afin d’ obtenir l’assurance de la préservation de nos plages.

 

Veuillez agréer Monsieur l’expression de mes sentiments respectueux.

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