Conseil Municipal du 4 mars : La situation se tend

Le 4 mars s’est déroulée une séance du Conseil Municipal dont le sujet principal était le débat d’orientations budgétaires. Après l’exposé de la majorité présenté par Laurent Ignacel, adjoint aux finances, Xavier Fortinon au nom de l’opposition est intervenu et a eu beaucoup de difficultés pour mener à son terme la présentation de la vision de la minorité municipale sur les propositions de la municipalité, tant le Maire Christian Plantier a fait preuve d’un tel agacement qu’il n’a eu de cesse d’interrompre sans arrêt l’intervenant de l’opposition.

Cette attitude à la limite de la correction témoigne s’il en est d’une grande fébrilité de nos élus majoritaires et d’un manque certain de courage pour assumer les conséquences de leur choix sur la santé financière de notre collectivité.

Exercice 2009 : dégradation confirmée

L’exercice budgétaire 2009 de la commune ainsi que celui de la communauté de communes se soldent tous les deux par une dégradation sensible des principaux indicateurs de gestion au premier rang desquels l’autofinancement.

A titre d’illustration les dépenses de fonctionnement courant de la communauté de communes (hors dépenses de transfert aux communes) ont progressé de 15% alors que les recettes de fonctionnement ne progressaient que très faiblement. Inévitablement la redistribution aux communes sera rapidement compromise si la tendance persiste, car la Communauté de communes privilégiera ses dépenses au détriment des communes au premier rang desquelles se trouve Mimizan. Car il ne s’agit pas par ailleurs de dépenses d’avenir.

En conséquence, son autofinancement diminue fortement.

Pour la commune l’épargne nette, socle de l’investissement, diminue de 30%. Monsieur le Maire trouve comme justification principale à cette dégradation les effets induits par la tempête. A toutes fins utiles, si la tempête a généré 260 000 € de dépenses de fonctionnement supplémentaires, la commune a bénéficié en contrepartie de plus de 200 000 € de recettes.

Par contre, la dégradation de l’épargne s’élève à plus de 500 000 €.

L’explication est donc ailleurs et principalement dans la non maîtrise de certaines dépenses et particulièrement celles liées aux fêtes et cérémonies.

Et cette débauche dans le fonctionnement ne s’est pas accompagnée d’une même initiative dans les dépenses d’avenir, car l’année 2009 sera en la matière la plus faible de ces dernières années (moins de 2 millions d’euros quand sur les quatre années précédentes on était sur une moyenne supérieure à 4 millions d’euros). Les dépenses d’investissement des collectivités sont en relation directe avec l’activité des entreprises locales et ont donc un rôle moteur pour l’emploi. Quand on se souvient des discours de campagne sur le taux de chômage élevé sur Mimizan, on peut constater qu’en situation les actes de l’équipe municipale en sont très éloignés.

Orientations 2010 : La majorité en panne de propositions

La programmation 2010  suit la même pente car les documents prospectifs remis par Monsieur le Maire font état d’une diminution de l’autofinancement tout en affichant dans le discours une volonté de maîtrise du fonctionnement. Néanmoins pour joindre le contraire à la parole précédente, il poursuit l’alourdissement des frais de personnel avec le recrutement de son directeur de cabinet dont le coût annuel estimé est de 80 000 € hors avantages en nature qui n’ont pas encore été présentés.

Pour ce qui est de l’investissement, l’année 2010 verra la concrétisation, pour près de la moitié de ses montants, de travaux programmés en 2008 et 2009 non encore achevés. Rendez vous compte, l’aménagement de Mimizan Plage Nord affiché comme la priorité numéro un de la municipalité bénéficie de 100 000 €. Si ce n’était pas inquiétant pour Mimizan, on pourrait en rire, mais l’état d’âme est plutôt à l’exaspération qu’à la fanfaronnade.

Désarmé et sans véritable argument à opposer à notre démonstration, Monsieur le Maire nous interpelle et nous demande :  « et vous qu’est ce que vous proposez ? » Situation cocasse s’il en est, quand le Maire d’une commune demande à son opposition de lui préparer le budget. Il est vrai que l’année dernière nous avions préparé un budget alternatif, mais la majorité n’avait pas daigné lui donner une suite, assurée qu’elle était de ses bons choix.

Au terme de notre exposé, nous avons esquissé des pistes de travail oubliées semble t-il par l’équipe majoritaire tant à Mimizan Plage pour son réaménagement urbain à travers l’étude remise sur le réseau pluvial préalable à tout commencement de travaux, qu’au bourg pour renforcer son rôle de centralité commerciale. Ils pourraient poursuivre le projet de valorisation du centre ancien de Mimizan autour de son patrimoine historique, et bien d’autres sujets largement étudiés comme par exemple la poursuite de l’avenue de la plage, qui pourraient être lancés rapidement avec un minimum de volonté et d’actualisation. Mais en ont-ils la volonté ?

Plutôt que de nous vivre comme des opposants stériles et de continuer à travailler en vase clos, il serait préférable que cette majorité dont l’expérience n’est pas la principale des qualités s’ouvre à la démocratie. Mimizan ne s’en porterait que mieux.