Mimizan avenir

REUNION PUBLIQUE: GESTION DU PERSONNEL

REUNION PUBLIQUE: GESTION DU PERSONNEL

Alain Ringeval :

         Si ce début de mandat a donc été marqué par une volonté de réduire notre temps de parole, il se singularise également par l’embauche coûteuse de nouveaux collaborateurs ou l’utilisation tout aussi onéreuse de cabinets conseils pour pallier  l’inconsistance et l’indécision du maire et de son équipe   .

         Xavier, je pense qu’il serait intéressant que tu  apportes ton éclairage et quelques chiffres sur ces arrivées afin que chacun puisse en mesurer les effets .

 

Xavier Fortinon :

         Il faut partir de leur conception initiale de la gestion municipale : les services travaillent et les élus font de la représentation. Ils stigmatisaient les élus qui passaient leur temps à travailler les dossiers. Mais au bout de deux ans et demi ils ont pris conscience que rien n’avait été fait, qu’aucun projet structurant n’avait connu le début d’un commencement.

         La solution miraculeuse, compte tenu de leurs lacunes personnelles, est de s’en remettre à des techniciens qui doivent concevoir, proposer, voire arbitrer pour mettre un terme à la cacophonie ambiante, les élus n’ayant que pour mission de signer en bas du document.

         Donc Monsieur le Maire répète à l’envie, il faut muscler la tête. Passé l’incongruité de l’expression qui assimile les organes de réflexion et de décision à de simples organes mécaniques qui suite à quelque séances de body building seraient performants, ce choix est un aveu d’incompétence et d’impuissance  d’une part et témoigne d’une drôle conception du rôle des élus. Monsieur le Maire s’en remet, et en même temps la commune, à des personnes venues en majorité de l’extérieur poursuivant avant tout une carrière professionnelle et qui seront tentés de plaquer des solutions toutes faites sans prendre en compte la spécificité de notre territoire. Sans compter que cette conception constitue à elle seule un déni de démocratie, la population ne désigne pas des élus pour qu’ils confient l’avenir de leur commune à des tiers, elle a un coût important pour les finances communales qui viendra réduire de façon durable les marges de manœuvre financières et d’investissement de la commune.

         Quelques illustrations : depuis leur élection ils ont recruté une directrice financière, une directrice de la communication qui s’est entourée immédiatement de collaborateurs et de professionnels vacataires, un directeur de cabinet venu tout droit de Seine et Marne d’une ville nouvelle proche d’Euro Disney qui a justifié très rapidement la nécessité que la commune s’adjoigne :

         -les services d’un cabinet d’avocats qui est consulté sans cesse et dont les honoraires commencent à peser de façon significative sur nos finances sans que cela mette la commune à l’abri juridiquement car récemment le Préfet a mis la Communauté de Communes au Tribunal administratif dans le cadre d’irrégularités dans un marché public,

         -d’un cabinet de recrutement qui sert aussi les élus dans le cadre de séminaires de formation, ce cabinet étant selon les propres dires de Monsieur le Maire responsable des erreurs que nous évoquerons dans les limogeages de Corinne Lahoun et d’André Ichard. 

         Dans le courant de l’année 2011 la commune accueillera un nouveau  DGS et un ingénieur urbaniste qui viendront en plus des personnes déjà en place.

         Notre commune a, selon nos édiles actuels, les moyens financiers de faire face à cette débauche d’embauches. Pour vous donner quelques éléments de référence un emploi classique coûte en moyenne 30K€/an , chaque recrutement prévu aura certainement un coût de 80 à 100K€/an. La masse salariale rien qu’avec les recrutements supplémentaires évoqués précédemment va croître en année pleine de près de 400K€/an sans compter les avantages en nature souvent attachés à ces postes de direction.

C’est bien cette gabegie que nous voulons dénoncer qui n’a pour unique motivation que de combler l’incapacité notoire des élus majoritaires à conduire des projets.

 

Alain Ringeval :

         Dernièrement, et de façon peu glorieuse, Monsieur le Maire nous a informés d’une décision qui ne l’honore pas concernant la direction générale des services ainsi que la direction des services techniques.

         Peux-tu exprimer notre sentiment sur cette affaire, Xavier ?

 

Xavier Fortinon :

         Afin qu’il n’y ait aucune ambiguïté dans mes propos, nous ne  dénions pas à Monsieur le Maire le droit de prendre les dispositions dont il a informé le Conseil Municipal . Mais ce sont les circonstances et la méthode employée qui nous ont choqués. Le 15 juillet dans une intervention préalable au CM . Mr le Maire nous avait fait part de sa colère et avait  eu à l’égard des élus de l’opposition des propos durs et blessants à savoir :

         «Vous n’avez aucun scrupule à utiliser ce procédé alors même que vous saviez pertinemment que notre collectivité traversait un passage difficile sur le plan administratif en raison de l’absence pour longue maladie d’une collaboratrice de premier plan à qui nous accordons toute notre confiance. Moi je pense à elle : je connais sa conscience professionnelle et la décence m’interdit d’aller plus loin. Il y a des limites à tout, il y a des moments dans la vie où il faut savoir décréter une trêve, c’est une question de principe, de dignité et d’honneur»

         Ces propos prennent un relief particulier quand on rétablit la chronologie des faits qui ont conduit aux décisions de non renouvellement du détachement de Corine Lahoun et d’André Ichard.

         Au mois de juin, quand la DGS a su que son absence de la collectivité serait longue, elle   a interrogé le Maire sur son avenir sachant que la fin de son détachement intervenait le 7 novembre. Il lui a répondu qu’il avait toute confiance en elle , que le non renouvellement de son détachement n’était pas d’actualité et qu’elle pouvait faire face à ses difficultés en toute sérénité. Le 31 juillet ,donc deux semaines après le CM du 15 juillet, la commune de Mimizan, par le biais du Cabinet de recrutement qu’elle a mandaté, fait passer une annonce sur internet pour le recrutement d’un DGS en employant les termes suivants :

         «Le nouveau Maire et Président de la CCM souhaite la mise en place d’un projet de mandature volontariste. Sous l’autorité directe du maire et en étroite collaboration avec le directeur de cabinet, nous affirmons notre autorité sur les services en mettant en place une réorganisation générale …».

         C’est donc bien là l’annonce d’un projet de reprise en main des services dans un objectif politique clair. Cette annonce est parue sans que le Maire n’ en fasse part à la DGS qui la découvre par elle-même quelques jours après sa parution.

         Notre trouble est grand quand d’un côté il déclare le plus solennellement qu’il soit et avec des accents de profonde sincérité toute sa confiance en la DGS et qu’il reconnaît à la fois sa compétence et la grande loyauté dont elle a fait preuve à son égard et que de l’autre il agit dans son dos pour la limoger de ses fonctions.

         Car il s’agit bien pour elle d’un désaveu de sa part dans la mesure où il la rétrograde en lui proposant un poste de Directrice adjointe, alors même qu’il aurait pu recruter une personne à l’extèrieur pour seconder Mme Lahoun et la maintenir dans ses fonctions.

         Il y a un grand décalage entre ses propos et les actes qui ont accompagné cette fin de détachement. En CTP, le Maire a parlé de hiatus et d’une erreur dont il n’était pas responsable mais qu’il assumait. Il serait préférable qu’il soit plus vigilant sur les actes que ses plus proches collaborateurs et plus proches conseils lui ont fait valider.

         Car cette erreur comme il la qualifie  n’est pas unique dans la mesure où le non renouvellement du détachement de Monsieur Ichard à la fonction de DST est entachée d’actes assez troublants.

         En juin, Mr le Maire écrit au Président de la CAP pour demander le renouvellement du détachement de M Ichard sur l’emploi fonctionnel de DST. A ce moment là, nous pouvons donc considérer qu’il n’envisageait pas son limogeage de cet emploi.

         Le 31 juillet, même jour que pour le DGS, il lance le recrutement d’un DST via le même cabinet de recrutement sans, bien sûr, en parler à l’intéressé . Il va  même jusqu’à répondre à un interlocuteur qui l’ interroge sur cette annonce que c’est une erreur du cabinet et que ce n’est pas là encore d’actualité.

         Néanmoins, au retour des congés de Monsieur Ichard, il le reçoit pour lui faire part qu’il met un terme à son détachement. Il invoque alors la réorganisation des services et la création d’une direction de l’aménagement urbain et des services techniques nécessitant, pour occuper ces fonctions, des compétences qui font défaut à ce jour à la collectivité.

         Nous tenons à préciser que même si elle ne porte pas la même appellation, la fonction qu’occupe actuellement Monsieur Ichard revêt exactement le même périmètre que celle qu’il veut créer. Il a été recruté exactement pour cela, à la fois manager les opérations d’aménagement tant d’un point de vue urbanistique que technique. Les motivations qui avaient présidé à son recrutement étaient l’expérience et les compétences acquises durant son parcours professionnel.

         En conclusion,  nous  voulons démontrer uniquement à partir des faits que ces prises de décisions se sont faites dans des conditions plus que troubles sans que jamais les véritables motivations ne soient affichées.      Elles ont un effet désastreux sur les services qui le lui ont exprimé fortement lors du dernier CTP , toutes sensibilités confondues. Nous faisons donc appel à son sens des responsabilités afin de réintroduire de la confiance, de la sérénité et mettre un terme à cette cacophonie qui nuit à l’image de la collectivité et au service public en général.

         Nous tenons enfin à réaffirmer que tous les collaborateurs dont il s’ entourera, aussi brillants soient-ils, ne remplaceront jamais le travail des élus car le projet de développement d’une collectivité nécessite de la technicité, mais avant tout d’idées et de d’une vision prospective définies par les élus.

 

Alain Ringeval :

         Face à ces bouleversements , on ressent un malaise certain chez les employés.

         Comment vivent-ils cette situation ?

 

Xavier Fortinon:

         Le climat au sein du personnel est très tendu, beaucoup considèrent que certains choix sont particulièrement injustes et inégalitaires. Ils s’inquiètent de l’absence de cap fixé par l’équipe en place. Ils vivent très mal la cacophonie dans les directives qu’ils reçoivent, il est très fréquent que pour le même objet ils reçoivent des consignes contradictoires. Le malaise est palpable. Il s’est exprimé de plusieurs façons ; par un débrayage d’une heure de la quasi totalité du personnel un vendredi matin pour s’insurger contre le traitement discriminatoire dont ils étaient la cible en terme de régime indemnitaire et par une expression forte à l’adresse du Maire lors d’une réunion des instances paritaires lors de la fin du détachement de Corrine Lahoun et de André Ichard. A cette occasion ils ont relevé la brutalité, l’inhumanité et le non respect de la dignité des personnes dans ces décisions.

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