Le projet économique

TROISIÈME PARTIE

Le projet : quels axes favoriser ? (Marie-France DELEST-Xavier FORTINON)

Le tourisme.

Pour ma part, je commence à me lasser du discours du maire et président de la communauté de communes pour qui le tourisme se résume à un nombre : il représente 48%  du chiffre d’affaires des activités commerciales de Mimizan. Trouver des solutions pour décider les personnes à venir à Mimizan plutôt que d’aller en Tunisie pour quelques euros, tel est l’objectif de notre maire.

Mimizan doit cultiver sa spécificité par rapport à d’autres communes : un territoire vivant toute l’année.

Quelques rappels :

Mimizan est une vieille cité balnéaire, plutôt à vocation familiale.

Les points négatifs :

Une situation géographique difficile : un territoire mal desservi, un territoire  coincé entre deux blocs forestiers.

Une avant et une après saisons trop dépendantes de la météo, une haute saison de plus en plus courte.

Un parc locatif parfois vieillissant, un parc hôtelier de qualité moyenne, l’absence d’équipements haut de gamme.

L’absence d’une grande ville attractive servant de locomotive, à proximité (BAB sur la Côte Basque, Bordeaux en Gironde).

Une concurrence exacerbée sur le plan national et sur le plan international (le département des Landes est le 13ème département en matière de tourisme).

Une clientèle de plus en plus exigeante (notamment sur les animations) et volatile, avec une clientèle étrangère moins présente.

La crise réduit considérablement :

-le nombre d’investisseurs qui pourraient être intéressés par notre territoire (les Hournails sont une réserve foncière inestimable qui doit permettre de donner un nouveau souffle à notre économie touristique),

-le nombre de touristes et leur pouvoir d’achat.

Mimizan partage beaucoup de ces points négatifs avec les autres stations balnéaires du département. Ceux-ci sont clairement identifiés par la dernière étude du comité départemental du tourisme.

Les points forts :

-La mer : des plages immenses, le farniente, les activités aquatiques nombreuses (surf, bodyboard, kyte surf avec l’économie s’y rapportant)

-Le lac : il s’étend sur une grande partie de notre territoire avec déjà sur Aureilhan un pôle compétitif et aménagé autour des campings. À Mimizan, existent aussi des activités structurantes telles le golf et l’accrobranche, le cercle nautique avec l’aviron et la voile. Il reste à moderniser l’hébergement et à donner une nouvelle vie au camping du lac en fixant de nouvelles orientations.

Certes, ce secteur est soumis à des règles très drastiques pour protéger l’environnement lacustre mais ces contraintes peuvent devenir des atouts pour développer un tourisme de qualité « écoresponsable ».

À Saint Paul, un aménagement avec circuit de randonnée a été réalisé qu’il serait souhaitable de prolonger tout autour du lac pour le plus grand bonheur des nombreux marcheurs…

-La forêt : on peut la découvrir en toutes saisons : à pied, à vélo, en suivant des circuits de randonnée… grâce à un réseau de pistes cyclables totalement rénové (inauguration de la Vélodyssée qui peut être, dans les prochaines années, l’un des moyens d’attirer une nouvelle population touristique hors saison).

Nous avons encore d’immenses possibilités. Notre territoire doit et va évoluer dans les années à venir : nous voulons une exploitation plus dynamique de nos ressources naturelles  que nous devons faire partager au plus grand nombre en travaillant sur l’ensemble du territoire en concertation avec les organismes référents.

Interventions des adhérents

Q : Nous sommes arrivés à Mimizan il y a 17 ans sans envie d’y vivre au départ. On oublie à quel point la ville a changé et peut être attrayante. Elle a des atouts pour une clientèle familiale. Est-ce qu’une balnéo un hôtel 4 étoiles seraient viables à Mimizan ?

R : Pour la balnéothérapie, cette annonce, faite pendant la campagne et maintes fois reprise depuis, est une véritable arlésienne et, en tout état de cause, elle ne peut à elle seule être la réponse à toutes les questions stratégiques en matière touristique. En ce moment, il n’y a aucun projet d’avenir sur Mimizan.

Q : Pourquoi n’y a-t-il pas de plage au lac côté Mimizan ? Pourquoi ne pas créer un système de formation pour les jeunes voulant travailler dans le tourisme (connaître et présenter nos ressources) ? Le nombre d’atouts de Mimizan est immense  …

R : Dans les deux ou trois ans, nous devrions avoir l’accord de tous les propriétaires pour réaliser le tour du lac.

Concernant une éventuelle plage au lac près du camping, il existe des problèmes de sécurité (eau profonde et sombre). Mais il y a effectivement un travail important à effectuer autour du lac pour le rendre encore plus attractif. Le travail effectué par les saisonniers doit être poursuivi.

Le secteur hôtelier est une faiblesse dans les Landes : il faudrait réaliser des investissements lourds nécessitant un taux d’occupation très important. Il vaut mieux garder notre clientèle au lieu de rêver d’une clientèle différente (style Arcachon).

Le travail sur les saisonniers mené par le Pays, à travers l’action Nomad, doit être poursuivi.

Depuis 4 ans, à l’ OIT (office intercommunal du tourisme) rien n’a changé : le bâtiment, la communication… Une nouvelle dynamique  y est nécessaire !

Q : Il faudrait réfléchir à des logements plus adaptés à la clientèle et plus diversifiés.

R : Les capacités de logement ont bien progressé. Un travail de requalification et de classement doit être continué. Le mode « gîtes ruraux »doit être utilisé.

Q : Quel est l’effet de Natura 2000 sur le lac ? Des bâtiments communaux sont à l’abandon au bord du lac.

R : La nature en site classé est ce qui a de plus gênant dans une telle zone à caractère touristique mais cela évite de bâtir à tout va. Cependant, il faut entretenir les bâtiments existants. Il nous faut utiliser le camping de manière différente avec des formes d’hébergements légères.

Ultimes remarques :

Il faut se préoccuper de certaines zones très abîmées du bord du lac.

Il faut rechercher des activités variées pour les enfants, comment rendre la baignade possible, prévoir des locations avec chauffage pour prolonger l’accueil des touristes.