Mimizan avenir

MODIFICATION DU POS: ZONE COMMERCIALE DU BOURG

MODIFICATION DU POS: ZONE COMMERCIALE DU BOURG

Cette 7ème modification du Plan d’occupation des sols de Mimizan va être réalisée quasiment en catimini, dans la plus grande discrétion, alors qu’elle touche à des secteurs sensibles de notre commune. Un POS, sa création, sa révision ou sa modification, reflète les intentions d’aménagement, de développement de la commune, donc sa politique urbaine. Un tel acte mérite à tout le moins une mûre réflexion, un large débat avec tous les acteurs de la vie publique. Ce qui ne semble pas avoir été le cas.

 

Cette modification concerne l’extension de la zone commerciale du secteur Leclerc, la zone urbanisable à l’entrée de Mimizan Plage et l’aire de grand passage des nomades.

 

Monsieur Fortinon, au nom d’l’Opposition, a remis au commissaire enquêteur une lettre d’observations. Vous pourrez en lire la teneur ci-après répartie en trois articles traitant chacun d’un des sujets évoqués :

            -développement du pôle commercial Nord

            -réaménagement de la zone 3NAB dite de la cité du bois

            -aire de grand passage des gens du voyage.

 

COURRIER DE M. FORTINON :

 

                                                                                  Xavier Fortinon

                                                                           à                                                                                                      Monsieur le Commissaire enquêteur

 

 

Mimizan Le 18 juillet 2011

 

 

Objet : enquête publique du 14 juin au 18 juillet 2011 pour la 7ème modification de la 4ème révision du POS de Mimizan.

 

 

Monsieur le Commissaire enquêteur,

 

La modification proposée ne semble pas respecter le code de l’urbanisme du moins dans les objectifs assignés à une modification. En effet selon mon appréciation, elle porte atteinte à l’économie générale du document d’urbanisme (le POS) en vigueur actuellement (art L123-13 du code de l’urbanisme), certains changements envisagés ne pourraient se programmer que dans le cadre d’une révision du document d’urbanisme. Les possibilités de croissance  de l’offre commerciale sur le seul secteur Nord de Mimizan Bourg bouleversent tant les équilibres commerciaux, urbains  et pèseront sur le schéma organisationnel de la ville. Le changement de destination d’un secteur en développement de Mimizan Plage, la zone 3NAB sans schéma directeur, ni modification du règlement laisse peser un certain nombre d’incertitudes. Je noterai par ailleurs, même si cela constitue une régularisation, le changement de destination d’une zone naturelle (NC) en zone 3NDa qui à elle seule aurait nécessité la mise en œuvre d’une révision simplifiée.

 

1)   Développement du Pôle Commercial Nord

 

Tout d’abord, ce point n’est pas du tout évoqué dans l’introduction du rapport de présentation  élaborée par Sogreah consultants alors qu’il constitue l’évolution majeure du document de planification urbaine de Mimizan. Il est vrai qu’il n’a fait l’objet d’aucune présentation et encore moins de débat en commission d’urbanisme et en Conseil Municipal.

Toujours dans le rapport de présentation il est dit « la Commune souhaite faire évoluer ce pôle commercial qui n’a pas connu d’évolution significative ces dernières années … » Je tiens à rappeler que la 4ème modification du POS en date du 1 /09 /2006 ( il y a moins de 5 ans) avait pour principal objet de faire évoluer l’ensemble de l’offre commerciale de Mimizan en donnant la possibilité aux trois pôles principaux ( le Nord, le Sud et le Centre) d’accroître de façon significative les surfaces commerciales présentes sur la commune. Cette modification du POS faisait suite à une étude sur l’offre commerciale et une large concertation des acteurs économiques du territoire. Suite à cette modification du POS s’étaient implantées Michigan (GIFI actuellement : équipement de la maison), Sport 2000(équipement de la personne) sur le centre des Ormes, l’espace multimédia Leclerc et la restauration rapide MacDonald sur le pôle commercial Nord. L’étude sur laquelle, elle s’était appuyée concluait que Mimizan avait su rattraper en 10 ans son retard et avait une physionomie très proche de celle des communes de taille semblables, elle rajoutait «  cette croissance commerciale a eu comme effet de rendre le centre bourg attractif commercialement, d’accroître le taux d’emprise de Mimizan sur sa zone de chalandise et de faire reculer de manière très nette l’évasion ».

En conséquence il est erroné d’avancer que cette zone Nord n’a pas connu d’évolution significative ces dernières années.

Le rapport précise «  l’objectif principal de la municipalité est notamment de regrouper sur un même site une grande partie des besoins des consommateurs… ». Afin de préciser les choses, le pôle commercial Nord, toujours selon la même étude  concentrait plus de 50% du chiffre d’affaire du commerce de Mimizan. On peut donc parler avant cette modification qui va contribuer à augmenter l’offre de ce pôle qu’il concentre déjà la majeure partie de l’offre de Mimizan. Par contre durant ces dernières année le centre bourg était arrivé à tirer son épingle du jeu car il représentait 24% du chiffre d’affaire commercial ce qui était comparable aux centre villes des communes de notre taille.

La modification proposée par l’extension de la zone UEc de 2.5 ha et le passage de l’emprise au sol de 15% à 50% multiplie par 5,5 soit 550% les capacités d’implantations commerciales sur la zone située autour du Centre Leclerc. Aujourd’hui il y a 7000 m² de surfaces construites, demain avec les modifications apportées ces surfaces pourraient être de 38 000m².

Cette modification constitue un changement complet de l’organisation commerciale et urbaine de la commune, elle est en déphasage complet avec les besoins de la population tels qu’ils avaient été identifiés lors de l’étude précitée. Aucune autre étude n’est venue étayer une telle explosion des besoins des consommateurs sur une zone de chalandise qui certes évolue positivement mais dans des proportions beaucoup plus modestes.

Une telle concentration va avoir un effet d’aspiration des activités situées au centre vers ce pôle ce qui va désertifier les ormes et déstabiliser durablement l’activité commerciale, de services de centre ville. Toujours d’un point de vue commercial on rompt l’équilibre qui avait été recherché entre le Sud et le Nord et l’on condamne à une mort lente mais certaine le pôle commercial Sud alors que l’axe de l’avenue de Bayonne s’était petit à petit enrichi d’implantations commerciales avec Maisadour, une pharmacie en cours d’agrandissement, un hard discount en voie d’implantation….

Les flux de circulation seront fondamentalement modifiés et l’on peut s’interroger sur la capacité d’absorption de nos infrastructures routières (voiries, giratoire, gestion des intersections sur l’avenue de Bordeaux par les feux tricolores….) face à une potentielle augmentation de l’offre commerciale branchée directement sur cet axe. Il suffit d’observer pendant la saison estivale l’encombrement de l’avenue de Bordeaux avec l’organisation actuelle, pour être pour le moins perplexe sur les conséquences engendrées par la réorganisation complète de l’offre commerciale sur Mimizan. Rien dans le rapport de présentation ne vient démontrer qu’une telle réflexion préalable sur les déplacements urbains ait été menée.

En conséquence je confirme que la modification proposée porte atteinte de façon importante à l’économie générale du document d’urbanisme et ne constitue pas la bonne procédure pour mener à son terme les changements envisagés. D’autre part les possibilités d’extension de l’offre commerciale me semblent complètement démesurée et en inadéquation profonde avec les besoins actuels.

 

(Lire la suite du courrier dans l’article sur l’aménagement de l’entrée de Mimizan Plage)

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