Mimizan avenir

La mairie privatise les campings

La mairie privatise les campings

« Il faut l’affirmer haut et fort, l’équipe majoritaire veut privatiser un service excédentaire [la gestion des campings] dégageant des ressources annuelles pour le budget général de la commune. Les premières simulations démontrent que les retours pour la commune après cette opération seraient plus faibles que maintenant. »
Cet article est tiré du dernier journal de Mimizan Avenir, téléchargeable ici.

Le maire est déterminé à confier la gestion des campings à un opérateur privé. La procédure officielle devait être lancée le 12 novembre, lors du conseil municipal. Elle devrait l’être au cours du prochain. Au sein des élus, le double discours prédomine : ceux nous expliquant que rien n’est décidé et ceux nous affirmant que c’est irréversible. C’est symptomatique du fonctionnement du conseil municipal.

Mais le fond de l’affaire est plus grave. M. le maire décrète, une fois encore, que la commune est incompétente pour gérer les campings et pour les mettre à la hauteur des attentes des touristes. Les investissements financiers seraient hors de portée des capacités de la commune. Conséquence : seul un privé peut venir à notre secours et assumer cette tâche insurmontable ! Ce discours nous est servi à toutes les sauces.

Comment la commune de Mimizan a fait durant ces quarante dernières années pour construire et gérer ses campings et dégager une marge bénéficiaire permettant leur viabilité jusqu’à aujourd’hui ?

Car, il faut l’affirmer haut et fort, l’équipe majoritaire veut privatiser un service excédentaire dégageant des ressources annuelles pour le budget général de la commune. Les premières simulations démontrent que les retours pour la commune après cette opération seraient plus faibles que maintenant.

Dans une récente tribune parue dans le M, nous exposions nos propositions constructives. Garder dans le giron communal le camping de la plage et réaliser les investissements nécessaires. Confier le camping du lac et la friche de tourisme social de Cap Ariou à un opérateur après avoir obtenu de l’État les prescriptions liées au site classé du lac. D’ailleurs, la communauté de communes de Mimizan, en partenariat avec les élus municipaux dans le cadre de l’élaboration de l’ADS (aménagement durable des stations) et du PLU (Plan Local de l’urbanisme) de Mimizan, a défini les possibilités d’évolution pour le développement d’un camping en harmonie avec le site,  la demande des visiteurs et des activités ludiques, sportives et environnementales présentes et à venir.

Monsieur Plantier lui-même, alors président de la CCM, avait souhaité ouvrir ce chantier. Désormais, il sacrifierait ce site magnifique porteur de développement pour notre territoire. Quelle preuve d’ouverture d’esprit !

Le choix que la majorité nous propose risque de conduire à la disparition programmée du camping du lac. La commune se défait d’un outil majeur dans la gestion touristique de la station et celle de la gestion de l’emploi saisonnier. Il déstabilise le personnel travaillant dans ces structures.

Les études à l’appui de ces décisions n’ont en rien démontré l’impérieuse nécessité de ce choix. Ceci n’est qu’un choix politique et partisan d’élus dans l’incapacité d’assumer une gestion publique d’équipements municipaux.

Xavier Fortinon

 

Derniers commentaires

  • DELON
    19 décembre 2015 at 0 h 22 min Répondre

    Pour en avoir fait l’expérience, il semble que les municipalités n’ont pas les compétences pour la rénovation de leurs campings dans lesquels foisonnent vieux robinets et douches percées, emplacement en pente (dans l’un desquels j’ai bousillé un embrayage pour ranger ma caravane), tenue d’une boutique, etc… j’en passe et des meilleures.
    D’ailleurs vous parlez beaucoup de retour d’argent pour la Mairie, mais sans parler d’investissement … ce qui entrainera inexorablement le déclin des campings « gérés » …
    Un client déçu ou mécontent est définitivement perdu …

    • Mimizan Avenir
      20 décembre 2015 at 16 h 51 min Répondre

      Monsieur,
      Dans votre message, vous affirmez – en vous appuyant sur votre expérience – que les campings gérés par les collectivités ne seraient pas à la hauteur des attentes des clients.
      Nous pensons que les collectivités, au même titre que des opérateurs privés, ont la capacité de gérer des structures de loisirs et d’apporter satisfaction à leurs clients. Pour preuve les taux de satisfaction enregistrés tous les ans et les taux de fidélisation qui sont de plus de 50 %. D’autre part, les désagréments que vous évoquez interviennent dans tout type de structure et de façon plus importante dans les structures privées (nous vous invitons à vous intéresser à toutes les récriminations recueillies par les associations de consommateurs ainsi que celles relatées dans la presse, cet été particulièrement). Contrairement à ce qui est sous-entendu dans les motivations de la municipalité dirigée par M. Plantier, les campings n’ont pas eu à souffrir de sous-investissement. Pour preuve, sur la période 2000-2013, ce sont plus de 7 millions d’euros qui ont été investis dans le seul camping de la Plage. Dans la Délégation de service public qu’envisage la municipalité, il n’y a que 3.4 millions d’euros prévus pour les 18 ans de durée de la délégation. Permettez-nous de douter de l’efficacité de cette privatisation qui ne dit pas son nom.

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