Mimizan avenir

Le petit bout de la lorgnette

Le petit bout de la lorgnette

Conseil municipal du 9 mars 2017
18 h – 19 h
Atmosphère : Ni tenue, ni retenue.

Quand est abordé le sujet brûlant du casino, le maire fulmine. Le ton monte, le vocabulaire se relâche. « Les travaux continuent, ce n’est pas illégal. Je devais aller en taule, je suis toujours là ! Vous avez tout fait pour que ça ne se fasse pas, et nous ferons tout pour que ça se fasse ! On est encore dans le jeu de rôles ! »

Bail emphytéotique administratif (BEA) annulé, l’exécution des travaux de nouveau suspendue : la construction du casino devrait être stoppée. Toute personne sensée le comprendrait, mais pas le maire. Ni son premier adjoint qui ânonne : « Les éléments du jugement ont été pris en compte mais ils ne sont pas définitifs. On attend étape par étape. » A ce rythme, et en ayant déjà perdu deux, la majorité risque de finir bonne dernière sur la ligne d’arrivée.

Très remonté, le tempétueux Christian Plantier accuse Xavier Fortinon : «  On a accepté le jugement et on prendra nos dispositions pour assumer le coût. Vous avez essayé de m’intimider. Vous ne m’intimidez pas. On connaît le travail que vous faites pour saboter notre projet, M. le professeur qui sait tout. » A ce stade, trois remarques s’imposent :

  • Rien ne transparaît dans le Débat d’orientations budgétaires (DOB) sur la prise en charge par la commune du coût du casino sur son budget 2017, si le jugement lui est défavorable.
  • L’opposition ne menace pas. Elle fait des constats et s’en remet aux jugements du Tribunal administratif (TA), qu’elle a lus, compris. Ce qui ne semble pas être le cas de la majorité qui s’obstine dans ce mirobolant projet.
  • Le maire affiche mépris, dédain pour ceux qui savent… les professeurs (antienne dans l’équipe majoritaire : le premier adjoint et le directeur général des services s’y sont déjà collés, en d’autres temps, au même endroit). Aurait-il oublié qu’il en a deux dans ses conseillers ? Et ne peut-on déceler, dans ce qui semble être une injure suprême dans sa bouche, la marque d’un aveu de faiblesse, voire une petite pointe de jalousie ? Paradoxale, cette attitude : il signe des éditos très professoraux dans Le M et s’exprime d’un ton très docte dans La M.

Quoi qu’il en soit, le maire prend pour une leçon ce qui n’est qu’explication argumentée. Il est vrai qu’il est plus habitué aux affirmations péremptoires !

Le « jeu de rôles » est aussi une expression récurrente. Ce que ne manque pas de rappeler Marie-France Delest, lorsqu’arrive le point 15 de l’ordre du jour : le projet de la place des Ormes, auquel les conseillers de l’opposition devaient être associés et dont ils n’ont, à ce jour, aucune connaissance, si ce n’est par les ouï-dire. « M. Pons a promis, en commission, une session de rattrapage. Quand vous rencontrez les commerçants, nous pouvons venir… on ne vous fera pas honte. Et pour tout dire et plagier votre langage, M. le maire, on en a ras la casquette. Vous l’avez le plan, vous pouvez nous le montrer. »

« Il n’est pas conforme. Et c’est un projet de la majorité que l’on essaie de faire aboutir, malgré toutes vos interventions. Notre démarche est de travailler avec des gens concernés, riverains, commerçants. » Ces mots font bondir Alain Ringeval : « Vous savez que nous représentons 40 % de la population ; ce projet, nous devons le connaître. »

Et non ! Car « l’opposition sabote » les projets de la majorité. Nos conseillers n’exigent que de la transparence, pour pouvoir approuver. Mais c’est trop demander ! Car dans Le M, cinq jours après le conseil, que peut-on voir ? Une photo du projet ! Preuve est faite que le maire ne pratique pas que la dissimulation. Il pratique aussi le mensonge !

La passe d’armes va s’achever. Devant tant de mensonges successifs qui font passer l’opposition pour une empêcheuse de tourner en rond, Xavier Fortinon lâche : « Moi, je ne vais pas pleurnicher à Paris pour me plaindre. »

La lorgnette a vu le maire… estomaqué ! Et des conseillers ébaubis ! Mais de quoi s’agit-il ? Le maire a balayé d’un « ce n’est pas le sujet, ici » cette sibylline apostrophe. La lorgnette est intrinsèquement… curieuse. Vous aussi ? Mais nous n’en saurons pas plus…

La lorgnette a déjà parlé du futur simple qui promet et qui ment. Elle aussi, elle en a ras la casquette, le pompon, la nénette… parce qu’une mairie c’est une maison communale. Une maison de tous les citoyens. Pas seulement celle de celui qui la gère et qui se moque allègrement de toutes les voix qui s’opposent à ses projets. Et qui va jusqu’à ignorer la voix de la justice.

Arlette Bouigue

Derniers commentaires

  • Boutaud
    15 mars 2017 at 12 h 37 min Répondre

    Ça y est la Monarchie semble restaurée , rien et surtout pas la Justice ne peut arrêter l’obstination Fanatique ,il est vrai qu’un Candidat à l’élection Présidentiel donne l’exemple vive le roi ???

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