Mimizan avenir

Le petit bout de la lorgnette (II)

Le petit bout de la lorgnette (II)

24/11/2016

Atmosphère : boire le calice jusqu’ à la lie

La lorgnette est lasse. Lasse d’entendre le maire débiter des phrases qui lui ont été soufflées. Mais encouragée par les démonstrations, les arguments assénés par l’opposition. Ce conseil a vu s’affronter, encore une fois, deux visions de notre ville. Nous n’avons pas trop l’occasion de rire, ces temps-ci. Alors, jouons un peu. Qui a dit ?

« Les camping-cars ne valorisent pas Mimizan. »

« Le casino est d’intérêt général pour Mimizan, comme la maison de santé. »

« La politique c’est la confrontation des idées ici, et pas au tribunal. »

Le premier qui répond Jacques, a perdu. C’est Christian, bien sûr. Lou nouste Christian ! Si près de la population qu’il chérit tant, au point de l’endetter sans aucun scrupule et si ouvert au débat qu’il le musèle en permanence. Mais revenons à nos… moutons.

Point 5 de l’ordre du jour. Désaffection et déclassement de parcelles contiguës, plage sud – 12500 m² – Désaffection organisée dans l’urgence par la police municipale, sans que soit proposée une aire de remplacement pour les camping-caristes qui sont très nombreux à s’inquiéter de cette décision. Pour quoi ? Une résidence de tourisme… une de plus. On déplacera l’héliport qui ira soit à l’aérodrome, soit à l’aire de stockage. On enverra les camping-cars aux Hournails, loin des commerces… et à l’abri des regards, puisqu’ils ne sont pas valorisants pour l’image de la ville. Peut-être verrons-nous dans une prochaine TV, une rubrique : nos commerçants et nos touristes sont mécontents ?

Marie-France Delest, conseillère de l’opposition mais aussi présidente de l’Office intercommunal du tourisme, précise que ces choix  sont dangereux pour l’économie locale. Il sera difficile pour les agences immobilières, les loueurs de meublés de lutter, hors-saison, contre ce type de résidence. S’interrogeant sur la nécessité d’une enquête publique (les parkings font partie de la dépendance de la voie publique, il devrait y en avoir une), il lui sera répondu que « les règles sont respectées. » La conseillère glissera malicieusement : « Vous n’avez rien à craindre d’une enquête publique, puisque vous nous dites que vous avez le soutien des Mimizannais. »

Point 12. La lorgnette ne vous expliquera pas le dossier-casino. Reportez-vous à la tribune de Xavier Fortinon dans notre journal, aux interviews du même et de Christian Plantier à Fréquence Grand Lacs, à l’article de Sud Ouest du 26 novembre. Comme le dit le maire, « c’est un dossier complexe. » Pour une fois, faisons-lui confiance !

La lorgnette est là pour lorgner, citer, décrire l’ambiance des conseils municipaux.

Xavier Fortinon explique longuement les arguments juridiques ayant amené le tribunal de Pau à statuer « puisque les arguments de bon sens ne semblent pas accrocher les collègues » et signale « l’illégalité de la délibération proposée au conseil qui ne peut pas autoriser le maire à signer les nouvelles conventions. » Pendant cette explication, petit tour de passe-passe entre le directeur général des services [le secrétaire de mairie comme on le nommait autrefois] et le maire qui sort du chapeau la réponse préparée par le zélé serviteur. Elle est grandiose : « Nous sommes  englués dans les procédures. Vous faites preuve de frénésie procédurière. L’Histoire nous jugera l’un et l’autre. Il y aura un casino à Mimizan, par un moyen ou par un autre. » Osant même vouloir faire pleurer Margot ou Eulalie, en sa chaumière, en rendant Xavier Fortinon responsable des dépenses en frais d’avocats engagés par la commune et que devront payer les administrés. Notre conseiller, posément, lui répondra que c’est sur ses deniers qu’il a payé les siens. Sait-il, M. le maire, qu’il  peut consulter  gratuitement un avocat du conseil départemental ? Quant à l’Histoire…elle a d’autres chat(te)s à fouetter en ce moment.

Ce  jeudi 24 novembre, la lorgnette a bu le calice jusqu’à la lie. Elle ne sonnera pas cependant l’hallali – au sens figuré, entendons-nous bien – tant une victoire de l’opposition sur la majorité dans le dossier-casino se doit d’être modeste, retenue, pour les raisons que vous comprendrez en vous intéressant à ce dossier. Celle-ci ne se fera pas en chantant, pour nous. Mais en déchantant pour la majorité… ce serait bien.

Arlette Bouigue

 

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