Mimizan avenir

Sauve qui peut la culture ! (1)

Sauve qui peut la culture ! (1)

« Les théâtres sont des lieux d’écoute, de rencontre, de discussion, d’intelligence, de beauté, d’humour et de joie. Vous ne trouvez pas que ce sont des notions qu’en ce moment il faudrait mettre un peu en valeur ? », dans son billet diffusé vendredi 28 mai sur France Inter, le comédien François Morel interpelle le maire de Boulogne-Billancourt, suite à sa décision de fermer le Théâtre de l’Ouest parisien.
Ce billet d’humeur fait écho à tous ces festivals, manifestations artistiques et culturelles annulés depuis les élections municipales de 2014, aux coupes drastiques dans les budgets alloués à la culture… que l’on peut retrouver sur la « cartocrise culturelle » qu’un groupe d’acteurs culturels et d’artistes – ARTfactories/Autre(s)pARTs – recense et met à jour.
La ville de Mimizan n’échappe pas à la règle et est pointée sur la carte, avec le Festival Les Mouvementées qui, à l’issue de son dixième anniversaire en 2013, s’est vu suspendu… et annulé par l’ancienne majorité municipale de M. Plantier.

Trop élitiste ? Trop cher ?
Alors que ce « festival tout terrain et arts de la rue », soutenu par la Région et le Département, programmait au moins dix spectacles par édition, rassemblait autour de 3 000 spectateurs, et représentait un coût pour la collectivité de 19 000 € ? 
Cet été, à Mimizan, ce sera sans Les Mouvementées… Ce choix politique – car il faut bien parler de choix politique–, s’inscrit dans le populisme, en appliquant de « violentes attaques contre [les] projets, [les] structures, [les] aventures, contre l’art et la culture », pour reprendre les termes du collectif ARTfactories/Autre(s)pARTs. 

La MAC
Après avoir supprimé la Mission d’action culturelle (MAC) – une commission de bénévoles chargée de contribuer à la programmation culturelle du théâtre Le Parnasse – la municipalité aurait choisi de confier cette dernière à Benoît Dissaux, directeur d’Arcachon culture et du théâtre Olympia, et surnommé, dans le milieu culturel, le « VRP de la culture », pour un coût de 13 000 € (l’enveloppe comprenant une partie de la programmation du Parnasse et les spectacles de l’été). On peut noter là une jolie marque de confiance à la personne ayant succédé à Lucille Méziat aux rênes du Parnasse et à tous ceux qui cherchent du travail dans ce domaine !
Il est à craindre que la politique culturelle de la ville de Mimizan s’oriente vers la simple distraction, la consommation, réduisant le spectacle vivant à un « vous les avez vus à la TV venez les voir sur scène » !

Quelle politique culturelle ?
Quel respect du travail mené depuis plus de 15 ans par les élus, les responsables du service culturel Florence Cailton, Lucille Méziat et leurs équipes (MAC et professionnels), pour faire découvrir des artistes, émerger des compagnies, ouvrir des fenêtres, faire rire, émouvoir un grand public qui est en droit, en matière culturelle, d’accéder à des spectacles de qualité ?

Isabelle Wackenier

Derniers commentaires

  • fortinon xavier
    19 juin 2015 at 16 h 39 min Répondre

    La réussite d’une action culturelle est conditionnée par son immersion dans le milieu où elle doit s’exercer. Qui de mieux que la population locale contribuant à sa définition pour la promouvoir et la diffuser au près du plus grand nombre en s’appuyant sur un ou une professionnel. En coupant ce lien et en déléguant cette mission à un prestataire hors sol on coupe le lien entre la population et la politique culturelle. Une collectivité doit contribuer à offrir des spectacles auxquels le public ne peut pas toujours accéder, en plus du divertissement qu’il procure un spectacle vivant donne aussi à comprendre le monde dans le quel on évolue. C’est l’ensemble des dimensions de la culture que l’on doit appréhender quand on définit une politique culturelle, la participation des citoyens à sa construction est un élément clé pour qu’elle plaise et apporte au plus grand nombre.
    Xavier

Laisser votre commentaire