Des voix et des voies
Des voix et des voies
Un conseil municipal où, après l’état des lieux de la situation financière désastreuse laissée par la municipalité précédente, présenté par Yves Serveto -adjoint aux finances- , Xavier Fortinon revient sur les douze dernières années où TOUT, d’années en années, fut dénoncé par les élus de l’opposition.Adresse à M. Arnaud Bourdenx…
Les exposés présentés sont pour le moins explicites et éclairants. Ils viennent illustrer les nombreuses mises en garde- faites durant ces dernières années- que vous avez systématiquement balayées, en les qualifiant de catastrophistes et en nous traitant systématiquement de menteurs.
La réalité et la vérité sur la situation financière de notre commune vous rattrapent et l’heure de rendre des comptes a sonné. Vos dégagements en touche, empreints de mépris et d’arrogance, ne pourront plus servir de seules réponses au magistrat de la Chambre régionale des comptes; demain aux inspecteurs de la Brigade financière qui poursuivent leurs investigations, contrairement à vos allégations, et face à la situation financière déplorable que vous avez laissée. Je m’adresse à vous car beaucoup de vos collègues ont préféré déserté, plutôt que d’affronter avec courage la situation.
Non contents d’avoir mis la commune dans le réseau d’alerte– étape qui précède la mise sous tutelle- vous avez de façon constante nié cette évidence en proclamant haut et fort que la situation était sous contrôle, et que nos déclarations étaient infondées, alarmistes.
Alors que les recettes ne cessaient de baisser, à aucun moment vous n’avez réduit le train de vie de la commune. Vous l’avez au contraire augmenté, en développant des dépenses dans le recrutement de cadres, dans des actions de communications, dans des consultations d’avocats et de bureau d’études suppléant les carences des cadres que vous aviez recrutés. Vous avez dégradé structurellement les ratios essentiels de bonne gestion de notre commune que sont l’épargne nette négative depuis trois ans et la capacité de désendettement qui a dépassé la côte d’alerte des douze ans. La trésorerie est à sec: vous n’avez pas été en capacité de rembourser les lignes de trésorerie que vous avez mobilisées, témoignant, si cela était nécessaire, que ce déficit de trésorerie est structurel et non conjoncturel. Pour masquer ces failles, vous avez usé d’un subterfuge grossier, la sous évaluation des Restes à réaliser (RAR) en dépenses pour présenter un résultat 2019 positif alors que la réalité est toute autre. 2019 est pour la troisième année consécutive négative malgré l’assèchement de tous les budgets annexes.
Le dogmatisme dont vous avez fait preuve pendant tant d’années est effrayant et consternant. Avec votre mantra de la non- augmentation d’impôt, vous avez caché aux Mimizannais la dilapidation du patrimoine communal, tant bâti que non bâti, sans que cela profite à l’installation en résidence principale. Vous avez organisé une fuite en avant qui est très rapidement devenue incontrôlable et vous avez été obligés d’employer des expédients pour masquer cette incurie. Les langues se délient et tant les pouvoirs publics que les organismes bancaires témoignent de leurs inquiétudes quant à la situation financière de la commune.
L’assainissement et le redressement seront certainement longs et douloureux et on se doit de ne rien cacher aux Mimizannais, comme nous l’avons toujours fait. Toutes les aventures dans lesquelles vous avez lancé la commune et par là même ses contribuables, s’avèrent être des gouffres financiers : au premier rang desquels se situe le casino. Cette réalisation contre nature et en dehors de nos compétences et nos capacités génère une charge durable pour les vingt ans qui viennent et je crois indispensable de faire œuvre de transparence en la matière et afficher les résultats financiers et économiques de cette activité tous les ans pour que les Mimizannais sachent réellement si cette opération est bénéfique pour la commune ou pour le casinotier. Dans le second cas, cela voudrait dire que leurs impôts sont utilisés pour le financement d’une activité privée et non pour servir l’intérêt général. Je ne reviendrai pas sur le choix purement dogmatique de la Délégation de service public (DSP) des campings pour lequel je souhaite que la transparence totale soit faite : sur le bilan tant financier que touristique de ce changement de mode de gestion et qu’il fasse l’objet d’un rapport annuel.
Le Parc d’Hiver est le témoignage supplémentaire d’une gouvernance qui a bafoué la démocratie. Et que dire de la signature de compromis de vente entre les deux tours des élections pour sécuriser les promoteurs et mettre en difficulté tout retour en arrière ? A l’instar de la déclaration du président de la République et de son « quoiqu’il en coûte » ce dossier doit être suspendu et remis à plat en ouvrant un débat- le plus participatif possible- avec les riverains et plus globalement la population, en accord avec les engagements pris ces derniers mois.
Je ne serai pas plus long. Mais si j’avais à résumer trivialement la gestion de ces douze dernières années en matière financière : vous avez cramé la caisse. A votre place, je me ferais discret pour me faire oublier, sans avoir l’assurance que cela suffira car les autorités administratives et judiciaires sont susceptibles d’activer votre responsabilité et celles des différentes parties prenantes selon la qualification des faits.
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