Mimizan avenir

Se loger à Mimizan (4) – Logement social : sujet à phantasmes et rumeurs

Se loger à Mimizan (4) – Logement social : sujet à phantasmes et rumeurs

Depuis les années de reconstruction – après la seconde guerre mondiale – les HLM traînent une mauvaise réputation. Au tout début, c’était pour la qualité de la construction ; aujourd’hui par les personnes qui les occupent. En la matière, les fausses informations ont la vie dure, d’autant qu’elles s’accompagnent souvent de discours d’exclusion ou de discrimination simplistes, voire caricaturaux.

Donner des informations factuelles vérifiables par tout un chacun – à la différence des préjugés et des idées toutes faites qui ne s’appuient que sur le qu’en-dira-t-on – ne suffira certainement pas à convaincre les irréductibles. J’en ai conscience. Je m’y astreins néanmoins, espérant au minimum éclairer les personnes de bonne foi.

Pour qu’une information ait un impact, il faut absolument que l’annonce inquiète et revête un caractère spectaculaire. Ces derniers mois, il était de bon ton de faire circuler que certains élus se sont mis en tête d’importer les difficultés des quartiers sensibles de Mont-de-Marsan à Mimizan. S’adressant à des personnes méconnaissant totalement les conditions d’attribution des logements ainsi que la situation du quartier sensible en question, les personnes interpellées relayaient la fausse information sans filtre, créant ainsi de l’émoi et de l’incompréhension, au minimum. Cette rumeur, qui s’est répandue comme une traînée de poudre, m’en rappelle une autre qui avait cours pendant les saisons estivales. On affirmait qu’il existait un accord entre la commune et les départements de la couronne parisienne pour payer des vacances aux délinquants de banlieues, aux frais des contribuables, dans notre station balnéaire.

Cela procède de la même démarche : créer la suspicion, stigmatiser certains, les rendant responsables de tous les maux et faire prospérer les idées extrêmes dans la population.

Aujourd’hui, la commune de Mimizan a un taux de logements sociaux de moins de 7 % sur la totalité des logements permanents. Nous sommes très en deçà des moyennes régionale et nationale car 11 millions de Français occupent aujourd’hui un logement social : soit plus d’un Français sur sept (15 %). La communauté de communes de Mimizan a enregistré la plus forte augmentation de la demande au sein du département des Landes (38 %), ces trois dernières années.

Le département enregistre une demande de 10 000 logements sociaux non satisfaite alors que le parc dans le département est de 14 000 logements. Bien que la production annuelle soit en progression avec un objectif de 750 par an, elle ne peut répondre à la demande dans son ensemble, dans la mesure où la rotation au sein du parc est très faible. En 2022, elle était seulement de 6 % ce qui signifie que les personnes ayant un logement social le gardent, de peur de ne pas trouver un autre logement. Le parcours résidentiel, où le logement social était une étape, est devenu l’exception.

Contrairement aux idées reçues et assénées comme des vérités, plus de 80 % des logements sociaux attribués le sont à des résidents locaux. Ceux affectés à des personnes ne résidant pas sur le territoire mimizannais le sont par l’application de la réserve préfectorale au titre de la loi DALO (Droit au logement). L’attribution de logements obéit à un cadre très règlementé définissant des critères de priorité ; les élus de la commune d’implantation des logements participent systématiquement à la commission d’attribution et sont sollicités en amont pour faire part de leurs propositions. À titre d’exemple : en 2022, XLHabitat , bailleur social principal du département, a attribué 21 logements en 2022. Sur ces 21 logements, 18 ont été octroyés à des personnes résidant sur des communes de la communauté de communes. Actuellement, il y a 711 demandes en instance, preuve du besoin important de logements à des prix accessibles. Sur ces demandes, plus de la moitié datent de 2022. Majoritairement, les demandes se portent sur des logements T2 et T3. Les principales raisons invoquées dans la demande sont que leur logement actuel est trop cher, que leur propriétaire veut récupérer son bien ou qu’ils viennent de se séparer de leur conjoint.

La communauté de communes de Mimizan associée à la communauté des Grands Lacs est en phase d’élaboration d’un Programme local de l’habitat qui définira un plan d’action pour la décennie qui vient, visant à qualifier et quantifier les besoins en logement et leur localisation. Ce document, quand il sera finalisé, sera traduit et consultable dans les différents documents d’urbanisme des communes de notre territoire.

 

Xavier Fortinon

Photo : Logement social aux Hournails (XL Habitat)

 

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