Mimizan avenir

Vu à la TV

Vu à la TV

Depuis le 15 septembre, la M, la TV municipale de Mimizan, est en ligne sur le site de la mairie. Elle est à la gloire toute entière de l’équipe municipale qui parade plus qu’elle n’informe.

La M, c’est la copie conforme du M – le magazine « d’informations » municipal – qui présente Mimizan et sa « transformation » pendant 15 minutes : une esplanade nécessaire mais hors de prix qui sera balayée par les vents et les sables 10 mois sur 12, une bourse pour le permis de conduire pour les jeunes (1) en échange de travaux d’utilité publique, l’inauguration par le maire d’une résidence de tourisme… privée, une manifestation associative à la promenade fleurie… Sur la M, on apprend que 70 % des maisons des Hournails ont été acquises par des Mimizannais (2)…
Sur la M, les élus sont omniprésents, des gens contents témoignent, d’autres gens sont contents de voir des gens contents, etc.

Certes. La M revient sur la saison estivale où Mimizan et ses structures d’accueil ont affiché complet. Mais, en matière de vie locale et de services aux administrés – terme cher au premier adjoint –, rien n’est dit sur les vacances des petits Mimizannais qui ont fréquenté le centre de loisirs cet été (3)… Pas d’images de la rentrée scolaire (les délais de réalisation sans doute) avec, par exemple, les parents d’enfants scolarisés au bourg mécontents qui ne peuvent pas se garer pour les accompagner et venir les chercher à l’école. Pas de reportage (non plus) sur l’école de musique dont les locaux sont de plus en insalubres (le bâtiment est municipal). Aucune vue de l’emplacement de la future maison de santé, dont le terrain est cédé pour l’euro symbolique à la communauté de communes (un projet qui intéresse tous les Mimizannais, non ?). Pas d’images des friches qui fleurissent ça et là… La liste n’est pas exhaustive.

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Mais Mimizan bouge ! Mimizan se transforme ! Pourtant, Mimizan est une commune des Landes qui a le taux de chômage le plus élevé (17,1 %) et le taux de croissance démographique annuel le plus faible avec 1,11 % contre 1,35 % pour l’ensemble du Département (4).
Cerise sur le gâteau, la M se veut démocratique et entend aborder « tous les sujets, sans tabou, même ceux qui fâchent » en donnant la parole à l’opposition municipale. Elle offre au « web téléspectateur » ébahi un simili-débat démocratique. On frôle la caricature : à peine une  minute pour l’opposition contre 15 minutes pour la majorité municipale. D’un côté les tenants de l’image, de l’autre, les tenants de l’information. Au sujet de la Garluche, l’opposition municipale met en exergue le coût des travaux trois fois supérieurs à ceux annoncés et votés initialement. La M balaie éhontément cette information avec la réponse du premier adjoint. L’association Mimizan Avenir vous invite à (re)lire l’article de Frédéric Pomarez L’aménagement de la Garluche : projet mal préparé – coût non maîtrisé – nos impôts mal utilisés, très complet et illustré par les références des conseils municipaux…

La M, cela aurait pu être une bonne idée : une télévision qui reflète le quotidien des Mimizannais, réponde à leurs questions, leurs aspirations et propose de vrais débats démocratiques où les différentes parties peuvent échanger et se répondre.
Si la M, tel qu’il est annoncé, est « un moyen vivant et actuel de communiquer », pourquoi ne pas aller jusqu’au bout de la démarche en retransmettant les débats des conseils municipaux en direct sur le site internet de la mairie ?

Isabelle Wackenier

 

(1)  Existante depuis plus de dix ans et financée par le Département par le biais du fonds d’aide aux jeunes.

(2)  Sur à peine dix maisons construites accueillant en majorité des Mimizannais propriétaires qui se relocalisent sur ce quartier… c’est à la hauteur des ambitions de Mimizan, commune qui a une des croissances démographiques les plus faibles du Département et assurément la plus faible de la communauté de communes.

(3) De nombreux parents coincés dans les bouchons pour accompagner ou aller chercher leur enfant du bourg à la plage expriment leur mécontentement. Des animateurs se sont retrouvés sans moyens et locaux adaptés au bourg, des enfants sans repères, sans leurs copains habituels au vu de la scission des centres de loisirs…

(4) Document de l’Agence départementales d’aide aux collectivités locales, Acteurs économiques, CDC de Mimizan, septembre 2015).

 

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